Cet article sera un peu personnel, je vais vous raconter MA journée vu uniquement par moi. 
Et cela commence de nuit dans le bus qui nous amène à Lima. 

Je suis malade, j'ai très mal au ventre, j'essaie de dormir, en vain.
 La fenêtre des toilettes m'offre juste le filet d'air dont jai besoin, les fesses sur le trône et la tête posée sur une poignée au dessus de la poubelle, je suis bien. Je vais y rester heu..... longtemps.... je ne sais même plus, je me souviens seulement entendre qu'on frappe à la porte et ça me réveil. 
De retour à ma place j'essaie de me rendormir et je crois que j'y arive un peu. Quand le jour se lève mon ventre n'est toujours pas calmé, je prie pour qu'il tienne jusqu'à notre arrivée à l'appart et mes prières seront exaucées. 
À la sortie du bus nous prenons le taxi, puis tout à coup nous prend pour des abrutis complet, il nous explique plusieurs fois où est la rue que nous cherchons comme si que nous n'avions jamais vue de rues.
Matthieu veut lui montrer la résidence que nous cherchons, rien à foutre, je lui redonne l'adresse avec le numéro, il est taxi, il se demmerde, mais apparemment ici ils ne connaissent pas les numéros. Abrutis!
Bref nous arrivons à cette résidence, seul haut batiment au milieu de ce quartier ghetto, et là ça recommence le portier lui ne prend même pas la peine de me répondre, il me prend aussi pour une conne il me dit juste: "-il va rapeller" oui mais qui? de qui parle t-il? je lui demande mais il ne répond pas. Et on dois attendre. Je suis épuisé, j'ai les nerfs, j'ai envie de hurler sur ce type mais ma mère m'a bien élevé et heureusement cet idiot a fini sa journée et laisse place à son collègue qui LUI me répondra "votre locataire fini de ranger l'appartement". 
J'ai hate d'y être, le bouton de mon jean me fait mal, je pu, j'ai transpiré toute la nuit et j'ai une haleine de mort, je n'ai qu'une envie jeter mes vêtements et prendre une douche. Sauf que ici je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas demandé, il faut d'abord allumé le tableau électrique et attendre que l'eau chauffe à chaque fois que l'on veut se laver. Alors bon j'attend, j'attend, j'attend.... et je prend cette délicieuse douche. 
De là il faut faire des courses et déjeuner, voilà 24h que je n'ai rien mangé. Mais je ne veux pas laisser Matt y aller sans moi, ici, sans savoir ce qui l'attend, où il va, je serais trop inquiète, alors je le suis. Mais c'est dur, je suis épuisée, je n'ai plus de force, ma tête tourne, le soleil est trop chaud, sur le chemin du retour mes genous menace de ceder. 
Mais enfin de retour Matthieu me prépare un bon petit repas, enfin bon je ne sais pas, j'englouti tout sans réfléchir, j'ai besoin de manger,c'est tout, et ça fait du bien. Rassasiée je me traîne jusqu'au canapé, mais mon mari vient me chercher, me conduit au lit me promettant de revenir me chercher. À son retour j'ai le sentiment qu'il me sort du coma, le réveil est dure, il me propose un thé et j'y vais. 

C'est durant des journées comme celle ci que nous n'avons qu'une envie, être à la maison, dans SA maison, à l'abri.
Mais d'une certaine façon à ce moment là dans les bras de mon mari qui est là pour moi, qui me soutien, qui m' aime et me trouve belle, alors que je ressemble à un zombie, je suis bien, je suis à l'abri, reposée, apaisée. Et là même fatiguée, même perdue, je sais avec certitude que je ne me suis pas trompé, je n'aurai pas pu trouver un meilleur partenaire de voyage ni même un meilleur mari pour moi. Je suis bien avec lui, même quand tout va mal. 


Sandrine.