Après l' épuisante journée passée aux Blue Mountains, la nuit a été bonne et précieuse. Malgré ça nous nous réveillons las, les jambes hésitantes. 
On se renvoie mutuellement la question, "que fait-on aujourd'hui?", on cherche, on regarde, on propose, on en discute, mais jamais personne ne répond vraiment. La matinée passe, toujours rien, nous déjeunons. On traîne, le temps file, et toujours pas de réponse. En réalité nous la connaissons, chacun de nous l'a compris, le devinant dans le regard de l'autre, et dans un consentement mutuel jamais exprimé, nous avions décidé de ne rien faire. 
De toute façon il pleut! Comment sortir sous la pluie? Quoi faire, où aller par ce temps? Non c'est impossible. La pluie nous offre la meilleure des excuses, on s'en convainct, tout est de sa faute. 
Nous sommes tellement bien ici, on retrouve le bonheur simple d'être à la maison. Avoir un chez soi c'est tellement appréciable, on l'oublie quand on y est. On profite de l'instant présent, on traîne, on glande, on s'ennuie.
Parfois l'ennuie est stressant, angoissant, il faut faire quelque chose, occuper son esprit, ne pas penser, ne pas être rattrapé par la réalité, nos peurs, nos pensées, nous. Mais là, nous sommes sereins, l'ennuie nous semble bon, on s'en délecte, on s'y prélasse tendrement. Mais surtout on profite d'être l'un avec l'autre. Voilà 106 jours que nous ne sommes que deux, toujours nous deux, toujours ensemble rien que nous. Pourtant on ne se regarde pas, on ne s'entend pas, nous sommes ensemble mais sans être forcément  "nous". Nous sommes juste habitués l'un à l'autre, on fait avec, parfois c'est bien et parfois on en a marre, on voudrait être avec quelqu'un d'autre. Mais aujourd'hui nous sommes en vacances, on se retrouve, on se regarde, on se touche, on se parle et on se comprend. Nous revoilà nous complices, jeunes mariés et amoureux. 
Oui les journées où l'on ne fait rien ont parfois du bon, du très bon.